Fiche métier : Le métier d’interprète

On a tous déjà vu un politicien accompagné d’une personne qui traduit ses échanges à la télévision, on a également entendu aux infos les interprètes qui doublent les intervenants internationaux et certains d’entre vous ont peut-être même déjà participé à une conférence avec un intervenant étranger et porté un casque où tout est traduit. Et bien c’est exactement ça, le métier d’interprète. Viens découvrir dans cet article ce métier !

« Pour la nouvelle génération. Par la nouvelle génération ! »



Être interprète, concrètement, c’est quoi ?

L’interprétation, c’est la traduction orale d’un discours (au sens large), la communication du sens en prenant en compte toutes les nuances, les sous-entendus, les traits d’humour… tout en restant neutre. Ces détails sont extrêmement importants car dans les domaines politiques et plus précisément la diplomatie, cela peut créer des malentendus, voire même des querelles. 


Le métier d’interprète demande beaucoup de créativité, mais avant tout une maîtrise parfaite de sa langue maternelle. Car oui, sauf exception, un interprète travaillera toujours vers sa langue maternelle, parce qu’on part du principe que c’est celle qu’il maîtrise le mieux. 


Un ou une interprète prendra toujours la place du locuteur; s’il dit “je”, l’interprète dira “je”. Un ou une interprète communiquera donc ce que dit le locuteur dans une langue étrangère mais il fera le tri dans ce qu’il entend, notamment pour tout ce qui est dit “parasite” : les répétitions, les tics de langage, etc - en gros, tout ce qui n’est pas essentiel à la transmission du message et qui pourrait altérer la communication du sens. 



Il existe plusieurs types d’interprétation : 


  • Interprétation simultanée :

Celle-ci s’effectue - comme son nom l’indique - en même temps. Il y a bien évidemment un décalage qui se crée car l’interprète doit écouter le discours de l’orateur. Ce type d’interprétation se passe généralement dans une cabine. Doté d’un casque et d’un microphone, l’interprète écoute l’orateur au fur et à mesure et traduit ses propos au même rythme en parlant dans le microphone. La traduction est transmise aux casques des différentes personnes concernées par la traduction orale du discours. Il s’agit d’un type d’interprétation extrêmement fatiguant et exigeant, et nécessite donc toujours minimum 2 - si non plus - d’interprètes qui se relaient durant les journées de travail. 


  • Interprétation consécutive :

La technique consécutive consiste à la reformulation du discours, soit intégralement, soit par parties; il y a donc un travail de prise de notes des informations, saisie du sens, conservation du fil conducteur de l’orateur et donc par définition une mémorisation du discours. 


  • Interprétation chuchotée ou chuchotage :

Cette technique est une variante du simultané. On assiste à une restitution à voix basse, il n’y a aucun équipement nécessaire mais par contre l’orateur doit être extrêmement clair dans son discours et l’interprète très concentré en raison des conditions sonores et acoustiques. En général, ce type d’interprétation à lieu dans un cercle très restreint de personnes.


  • Interprétation de liaison :

L'interprétation de liaison, c’est la mémorisation de brefs passages et restitution de ceux-ci. C’est une technique très souvent utilisée dans le monde du travail, du tourisme, du commerce ou encore dans le cadre de contrats et de négociations. 


  • Interprétation téléphonique :

Au cours de ce type d’interprétation, l’interprète est doté d’un téléphone avec haut-parleur, en général sur des cas 'simples', c’est-à-dire en phase de fin de négociation ou en conclusion.

Et, depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, les rendez-vous en visioconférence se sont multipliés et viennent se greffer sur ce type d’interprétation, mais peuvent parfois également concerner des processus décisionnels ou des rendez-vous plus importants. 

L’interprète ne se rend pas en mission sans préparation, il est humain, et n’est pas un puits (sans fin) de connaissance. Avant une mission d’interprétation, il préparera son intervention en demandant le plus de support possible à son employeur, en préparant des glossaires pour identifier les mots inconnus du domaine en question. Donc le travail en amont est un travail de documentation et presque de détective pour éviter toute surprise le jour J. L’interprète pourra faire des recherches sur la personne qu’il traduira, pour observer sa cadence illocutoire, sa manière de parler, les éventuels accents, etc.




Mais quelles compétences sont requises ? 

Certaines compétences sont importantes pour devenir interprète - mais il ne s’agit bien sûr  pas de compétences innées et on peut bien évidemment les apprendre et les travailler.


  • Écoute : 

L’interprète doit être extrêmement attentif au discours à traduire, aux mots employés, au sens, au message qu’on essaye de faire passer. 


  • Communication : 

L’interprète doit être communicatif, il ne doit pas hésiter à poser des questions à l’orateur, afin de redonner le sens le plus exact possible et éviter les contresens ou les énormités. 


  • Mémorisation : 

Une mémoire courte est extrêmement importante pour l’interprète, il devra avoir une mémoire très structurée afin de retenir le fil rouge des interventions et discours, pour ne pas oublier de détail important. 


  • Créativité : 

La créativité joue un grand rôle - tout comme pour le traducteur d’ailleurs - car parfois l’interprète peut être confronté à un jargon particulier, un accent ou des expressions idiomatiques, qu’il devra également restituer dans l’autre langue. 


D’autres compétences sont également importantes, comme la gestion du stress, la rigueur, la curiosité, l’élocution.


Quelles études pour y parvenir ? 


Les écoles supérieures


L’idéal pour devenir interprète est d’être titulaire d’un bac+5. Il est recommandé d’avoir suivi et obtenu une Licence en langues (LEA, LLCEr, etc) mais ce n’est pas obligatoire. La plupart du temps, les Master sont sur concours, mais certains se font sur dossier avec parfois des entretiens et des tests. Quand on pense à des études dans le domaine de la traduction et de l’interprétation, on pense souvent à l’ESIT (Ecole Supérieure d’Interprète et de Traducteur) et l’ISIT (Institut de Management et de Communication Interculturels anciennement Institut Supérieure d’Interprétation et de Traduction) à Paris, mais il en existe d’autres, qui sont aussi qualitatifs. 

Voici quelques exemples de Master d’interprétation :


  • Master LLCER (dans pratiquement toutes les universités)

 

Diplômes universitaires


Mais il y a une autre possibilité pour devenir interprète : les diplômes universitaires. Cela sont dédiés aux étudiants inscrits en cursus dans une université, mais aussi aux professionnels, des personnes en recherche d’emploi - et peuvent se suivre en formation initiale ou continue. Les conditions d'admission dépendent des universités : 



Le saviez-vous ? 

Quand on dit qu’un interprète est linguiste, et qu’il travaille donc avec les langues, ça signifie qu’on peut également être interprète de la langue des signes ! 


Auteur :

Emilie Kröger

Présentation : Née en Allemagne de parents franco-allemands, mon parcours est constitué… d’allemand et d’Europe essentiellement. Cette année j’entame mon Master 1 en Traduction professionnelle et spécialisée et fais un DU d’Interprétariat de relation en parallèle et tout ça, à Angers. Accrue des langues, de la culture et de la communication, donc l’écriture en général a toujours occupé une place importante dans mon parcours !

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