Déjà une année ou deux passées à l’université, un diplôme en poche et une voie toute tracée. Tu aimerais que ce soit ton cas mais voilà, la tentation de se réorienter pointe le bout de son nez. Tu as l’impression que ce tu étudies ne te mènera nulle part ? Tes journées s’enchaînent et se ressemblent ? La chanson de Cloclo « Comme d’Habitude » semble te parler plus que jamais ? Il est temps de ralentir le rythme et de se poser les bonnes questions. Mais pas de panique, My_Parcoursup t’accompagne dans ce cheminement.
« Pour la nouvelle génération. Par la nouvelle génération ! »
Une fois engagé dans des études à l’université, plusieurs années derrière soi et peut-être même une licence, il paraît toujours complexe de se réorienter, et même seulement de vouloir se réorienter. La peur de passer pour un ingrat auprès de ceux qui ont financé nos études, la peur réelle d’avoir « perdu » son temps et son argent durement gagné en petits jobs étudiants ont de quoi paralyser.
Les raisons qui te poussent à vouloir te réorienter peuvent être multiples et certaines situations sont plus complexes à justifier que d’autres – en particulier auprès de tes proches. Par exemple, tu es dans une voie qui t’assure un métier, à l’issue de laquelle ton insertion professionnelle sera facile. Malheur, ces études ne te correspondent plus. Tu aimerais au contraire te lancer dans la recherche archéologique ou l’étude du philosophe chinois Confucius. Peurs et tremblements : qui, en pleine possession de sa raison ferait un pareil choix ?
Réorienté une fois, réorienté deux fois, bon à rien pour toujours ? Il semble en effet que la réorientation est perçue par beaucoup comme une boîte de Pandore, témoignant d’une insatisfaction chronique, de l’impossibilité à se mettre à quelque chose pour de bon.
Décidément, la réorientation a de quoi te bousculer et bousculer ton entourage. Adoptons le vocabulaire de l’entreprenariat un instant pour comprendre vraiment de quoi il s’agit : tes études, en plus d’être un moment crucial dans ton développement personnel, sont un investissement dans ta future vie professionnelle. Plusieurs personnes s’investissent donc dans ce projet : toi, tes proches, ceux qui te financent etc. A ce titre, il est normal que tu veuilles t’investir dans un projet auquel tu crois. Les chances – pour tous ceux embarqués dans ce projet – de percevoir un résultat positif, seront bien plus élevées si tu es convaincu de ton choix et si tu y mets toute ton énergie. Personne n’oserait miser sur quelqu’un qui ne croit pas en ce qu’il entreprend. Cette motivation, c’est elle qui rend ton projet viable et tes proches devraient pouvoir le percevoir aussi. Ainsi, si tu es capable de faire la différence entre malaise passager et réel besoin de changer d’air, ta réorientation sera synonyme de succès. A nous deux Confucius !
Mais de quoi parle-t-on lorsque l’on emploie le mot réorientation ? Loin de s’agir de l’aveu d’un échec personnel, considérer la possibilité d’une réorientation est souvent la preuve de lucidité. Tu es capable de prendre de la distance, d’analyser tes envies et tes chances de succès rationnellement. Si ce qui te tient à cœur est justement ton insertion professionnelle et que tu réalises t’être lancé dans des études théoriques dont les débouchés te semblent compromis, opter pour une voie davantage professionnalisante est toujours possible depuis l’université. Il n’est jamais trop tard pour envisager un cursus plus « appliqué », au sein de l’université ou ailleurs. L’alternance ou l’apprentissage sont aujourd’hui des vraies clés d’ouverture à l’emploi et les considérer montre ton sens des responsabilités.
La réorientation peut être également le moyen de prendre conscience des compétences transverses que tu as acquises à l’université. Une capacité d’écriture certaine, un cheminement de réflexion sûr et une autonomie dans le travail sont autant de qualités que recherchent les employeurs. Si ta plus grande peur est donc d’avoir « perdu » ton temps, sache qu’il est toujours possible de valoriser ton parcours sur un CV bien construit.
C’est décidé, l’annonce est faite, tu veux te réorienter. La question se pose alors, comment changer de parcours en quittant l’université ? Dans un premier temps, il est important de ne pas se fermer de portes. Sache que les universités elles-mêmes proposent souvent des formations qui pourraient t’intéresser et qui rendent la réorientation plus facile, garantissant souvent que les années déjà effectuées soient reconnues et prises en compte.
Si ton choix est fait, que tu sais vouloir intégrer une école, de nombreuses passerelles existent désormais. Bien souvent, leur intégration est soumise à un concours, c’est notamment le cas des écoles de journalisme, des écoles de commerce et certaines écoles d’ingénieur. Ceux-ci ne sont pas ouverts à tous les niveaux d’étude et le plus souvent, il faut être titulaire d’une licence pour les passer. Si tu es en deuxième année, il peut valoir la peine de continuer encore un an pour mettre toutes les chances de ton côté. Garde à l’esprit que si ces écoles ont fait le choix de s’ouvrir à des profils comme le tien, c’est précisément parce que tu les intéresses ! Une bonne préparation, un projet solide que tu sauras défendre lors des oraux d’admission et une recherche en amont pour savoir exactement ce que tu veux, voilà ce qu’il te faut pour mener une réorientation réussie !
Mathilde Charras
Présentation : Rédactrice engagée pour favoriser l'accès à la culture pour tous, mordue des arts vivants et de la scène européenne.